La vie au bord de la Méditerranée

Conférence du 26/08/2020

Le pays, avec plus de 1300 km de côtes parsemées de 60 îles et îlots, présente une grande diversité de paysages littoraux.

On y trouve la côte rocheuse de Kroumirie, les plages de sable du Golfe de Hammamet, et les fonds sablo-vaseux du Golfe de Gabès.

De plus, les somptueux fonds coralligènes de l’archipel de la Galite et de Zembra ajoutent à la richesse naturelle de cette région côtière.

Algue et plante

Les algues se distinguent par leur grande diversité en termes de taille, de forme et de couleur.

Les algues vertes prospèrent près de la surface, tandis que les algues brunes, les plus grandes, forment d’immenses forêts sous-marines.

Les algues rouges, suivies des algues bleues, se trouvent à des profondeurs plus importantes.

En parallèle, les posidonies, qui sont des plantes à fleurs, créent des herbiers où se développent les œufs et les jeunes poissons, tout en produisant de l’oxygène essentiel à l’écosystème marin.

Éponge

Les éponges, parmi les animaux les plus primitifs, sont dépourvues d’organes définis et spécialisés.

Elles se divisent en trois catégories : les éponges calcaires, comme les sycons très communs, les éponges siliceuses qui incluent les éponges de toilette, et les hexactinellides, caractérisées par leurs spicules siliceux.

Cœlentéré

Les cœlentérés, bien que possédant une structure simple, sont souvent dotés de cellules urticantes.

Ce groupe comprend les coraux, les anémones de mer, telles que l’actinie pourpre ou tomate de mer, ainsi que les méduses.

Les anémones de mer sont généralement fixées, bien que certaines puissent se déplacer en utilisant leur pied comme zone de fixation, et leur reproduction peut être sexuée ou asexuée.

Les méduses adultes, quant à elles, sont mobiles, et leurs gamètes, après fixation, se divisent horizontalement. Leurs cellules urticantes projettent un filament venimeux, pouvant être très puissant.

Mollusque

Parmi les mollusques, les octopodes, tels que les poulpes, se caractérisent par leurs huit tentacules égaux et une coquille réduite ou absente.

Les petits poulpes se cachent dans les anfractuosités pour se protéger.

La grande pieuvre, ou poulpe tacheté (Octopus macropus), peut dépasser un mètre de long, souvent confondue avec le poulpe commun (Octopus vulgaris), qui peut également atteindre cette taille.

L’Eledone (Eledone moschata), plus petite, mesurant environ 50 cm de long, se distingue des autres poulpes par la présence d’une seule rangée de ventouses sur ses tentacules.

La seiche (Sepia officinalis) peut atteindre 45 cm de long et possède huit bras portant quatre lignes de ventouses, ainsi que deux bras nourriciers nettement plus longs. Chez les mâles, un bras particulier, appelé « bras copulateur, » est utilisé pour la reproduction.

Le calmar, ou encornet, vit à toutes les profondeurs et peut mesurer jusqu’à 75 cm. Il existe également des calmars géants qui vivent en grande profondeur, constituant une proie pour les cachalots.

Les gastéropodes, ou coquillages, abondent près du rivage, notamment le Pinna nobilis (grande nacre), le plus grand, enfoui dans le sable des Kerkennah.

Dans les petits fonds sablonneux et rocheux, on trouve également des moules, des huîtres (méléagrines), des bernard-l’ermite, des clovisses, des ormeaux de Méditerranée, des porcelaines, ainsi que des murex.

Ces habitats sont partagés avec une variété d’oursins, colorés ou noirs, à l’exception de l’oursin diadème aux longs piquants et de l’oursin melon des grandes profondeurs.

Les ophiures, ou étoiles de mer, comme la grande astérie peigne et l’astérie serpent rouge, sont également très répandues en Méditerranée.

Crustacé

Les crustacés se distinguent par leur carapace articulée, composée de chitine et de carbonate de calcium, avec chaque segment portant une paire d’appendices et une respiration branchiale.

Pendant leur croissance, ils se débarrassent périodiquement de cette carapace. Leur corps est composé d’une tête, parfois fusionnée avec le thorax pour former un céphalothorax qui porte huit paires d’appendices, ainsi que d’un abdomen, ou queue, qui en porte six ou sept.

La plupart des espèces commercialisées appartiennent au groupe des décapodes, caractérisés par leurs dix « pieds ».

Ce groupe comprend différentes crevettes, telles que la « bouquet », la « crevette grise » et surtout la grosse crevette dite « royale ».

Parmi les crevettes, la « chevrette » et la crevette « bouquet » sont les plus courantes. On trouve également l’étrille, le crabe vert et le crabe marbré, presque carré, qui se déplacent sur les rochers à la limite des vagues.

Le homard est relativement rare en Méditerranée, bien qu’on en rencontre autour de l’archipel de la Galite. Certains aquariums publics ont réussi à les garder en captivité pendant plus de 50 ans.

En mer, le homard vit en solitaire, caché dans une fissure des zones rocheuses. Il est doté de pinces dissymétriques très puissantes, et peut atteindre plus de 80 cm de long pour un poids de 7 kg.

La reproduction et l’élevage larvaire sont possibles, les jeunes homards étant relâchés au bout d’un an. Les femelles atteignent leur maturité à partir de 6 ans.

La langouste d’Europe (Palinurus elephas) est bien connue pour ses longues antennes, plus longues que son corps, et peut mesurer jusqu’à 50 cm de long. En Méditerranée, on distingue deux autres espèces : la Palinurus mauritanicus, de couleur rouge-rosé avec des motifs marbrés, et la Palinurus regius, de couleur verte. Ces langoustes peuvent atteindre un poids de 8 kg.

La grande cigale de mer (Scyllarides latus), bien que moins connue, est très appréciée des gastronomes pour sa saveur délicieuse.

Elle peut atteindre 45 cm de long et se distingue par sa seconde paire d’antennes, réduite, élargie, et aplatie en forme de cuirasse.

Contrairement à d’autres crustacés, elle est dépourvue de pinces et présente une teinte brun rougeâtre. En Méditerranée, il existe aussi de petites espèces de cigales de mer, toutes vivant cachées sur des fonds rocheux.

Le crabe tourteau (Cancer pagurus) est assez rare en Méditerranée. Il vit sur des fonds caillouteux ou rocheux jusqu’à 30 mètres de profondeur en été, et plus profondément en hiver.

Doté de pinces dissymétriques très puissantes, ce crabe peut vivre au moins 8 ans et atteindre un poids de 5 à 7 kg, avec une carapace mesurant de 20 à 30 cm de large.

Comme chez tous les crabes, son abdomen est replié sous le corps, étroit et pointu chez les mâles, large et arrondi chez les femelles, qui sont munies de « poils » pour retenir les œufs et atteignent leur maturité vers 5 à 6 ans.

Poisson

Depuis la préhistoire, les hommes ont capturé des poissons en utilisant d’abord des hameçons et des harpons en os, puis des filets rudimentaires et des pièges tels que les nasses, les verveux et les pêcheries.

Cependant, à partir du début du XIXe siècle, ils ont commencé à dépeupler les mers à grande échelle.

Parmi les poissons les plus familiers, on trouve les sardines, sardinelles, et anchois, particulièrement délicieux en été, qui se mêlent aux maquereaux et aux atherines séchant sur le sable.

Ils sont suivis des rougets de roche ou de sable et des petits sars, très appréciés à Sfax.

Les marbrés et les différents mulets, comme le bouri, le kerchou, la safraya, et la muila, sont consommés tout au long de la belle saison, aux côtés des soles, appelées « Mdess », des pageots (« Morjane »), et du petit denté (« Gattous »), tandis que les plus gros poissons garnissent un couscous.

Par Alix Martin